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  • TRIBUNE - BLOC-NOTES
    Publié le:
    Vendredi, 26 Septembre, 2014

    Le ourbier libyen dont l’OTAN et en particulier la France peuvent s’enorgueillir d’en être les maîtres d’œuvre constitue probablement la plus grande menace sur la sécurité de notre pays ; en dépit de la vigilance de notre armée, il est illusoire de penser que le chaos qui risque de s’installer chez nos voisins n’aura pas de conséquences graves en termes d’infiltrations d’armes et d’individus indésirables. Voilà, au moins, une excellente raison de peser au trébuchet les déclarations officielles de la Tunisie concernant la Libye et d’éviter les coups de gueule inconsidérés. Pour la énième fois, Moncef Marzouki, se sera distingué par une prise de position précipitée en fustigeant un prétendu coup d’État en Libye. Son indéfectible complice, le parti Ennahdah, s’est associé à ce concert de lamentations sur la légalité en péril dans ce pays frère ce qui, au passage, ne laissera pas d’éveiller les soupçons de toute personne pourvue d’un minimum de bon sens. En soulevant le couvercle du chaudron libyen, on s’aperçoit que le Général Haftar n’est pas aussi infréquentable que le soutient notre président provisoire puisqu’il se propose de nettoyer son pays de cette gangrène islamiste qui s’est répandue dans la plupart des régions du Monde arabe. La thérapie musclée appliquée à ce mal en Égypte par le Général Sissi en a stoppé la progression mais gare à tout relâchement : cette semaine, deux valeureux soldats tunisiens ont ajouté leurs noms à la longue liste des martyrs de l’extrémisme montrant ainsi que l’hydre islamiste est loin d’être terrassée. En Libye, les milices islamistes formées d’anciens d’Afghanistan ou de Bosnie ont trouvé une terre promise où l’absence d’institutions solides favorise l’instauration de l’État islamique tant chéri. Quand on sait que des centaines de soldats libyens ont été froidement éliminés par les islamistes, on se dit que le Général Haftar ne doit pas être un si mauvais bougre et ne mérite sûrement pas d’être traité de putschiste. Plus les jours passent, plus le peuple libyen semble lui apporter son soutien, ce qui devrait nous incliner à la plus grande prudence quant à la qualification des faits qui se déroulent dans ce pays. Notre diplomatie à deux têtes, propice à tous les cafouillages et pataquès inimaginables, risque de nous réserver d’autres déconvenues d’autant moins souhaitables que les ardoises syrienne et égyptienne sont loin d’être effacées.

    Ce qui se passe à Nidaa Tounes est propre à toute structure naissante à croissance forte et au futur prometteur ; toutes sortes d’opportunistes et de demi-portions s’y pressent pour y arracher un fauteuil ou, à défaut, un strapontin. Les appétits s’aiguisant et les échéances s’approchant, le goût de la rébellion gagne du terrain et l’impatience de certains déborde de toutes parts au risque de faire chavirer le navire tout entier. Le pari initial de Me Béji Caïed Essebsi  d’unir les contraires, autrement dit, de marier la carpe et le lapin était audacieux même si le chemin parcouru jusqu’ici prouve la justesse de son ambition. Depuis Brutus, Il y a toujours un moment où la tentation du parricide pointe du nez quitte à s’en prendre d’abord au fils. En criminologie, on appelle cela un alibi, en langue châtiée, un prétexte fallacieux. 
    Finalement, le pèlerinage de la « Ghriba » s’est plutôt bien passé. Somme toute, après la grotesque motion de censure contre Karboul et Sfar à l’ANC et surtout les coups de poignard assenés à ce pauvre Maurice Bchiri, l’affaire n’était pas gagnée d’avance. En effet, un mois avant la fête de la « Ghriba », ce commerçant juif de Hara Kebira a échappé de justesse à la mort que lui promettait un islamiste chauffé à blanc par la propagande antisémite qui a fleuri durant le maudit règne de la Troïka. On a eu beau minimiser l’agression et l’attribuer, une fois de plus, à un dément, le mal a été fait et l’information est parvenue aux oreilles de nombreux candidats au pèlerinage jerbien. Quand on flétrissait ceux qui criaient « mort aux Juifs » à l’aéroport de Carthage, nous étions persuadés, qu’un jour, un de ces débiles congénitaux joindrait le geste à la parole…

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  • TRIBUNE - BLOC-NOTES
    Publié le:
    Vendredi, 26 Septembre, 2014

    En dépit de mes penchants démocratiques, j’ai du mal à considérer les succès électoraux de Bachar El Assad et d’Al Sissi comme de mauvaises nouvelles ; en effet, il faudrait être d’une mauvaise foi insigne pour ne pas admettre que sans Bachar la Syrie se serait transformée en une forteresse du terrorisme islamiste. Où seraient les Chrétiens syriens si Qaïda et  Ansar Al Charia n’avaient pas trouvé sur leur chemin un dur à cuire comme Assad ? C’est pourquoi qualifier les élections syriennes de  mascarade est hâtif et ne tient pas compte de la hantise d’une majorité de Syriens de voir le pays livré à des bêtes sanguinaires. Quant au plébiscite d’Al Sissi en Égypte, j’y vois essentiellement un camouflet définitif au projet islamiste dans le Monde arabe. Une fois l’euphorie révolutionnaire tombée, le Printemps arabe est apparu clairement comme une machination diabolique destinée à placer notre région sous la coupe de rétrogrades prêts à nous ramener aux premiers siècles de l’Hégire. En éventant ce funeste projet dans la plus grande nation arabe, le Caudillo égyptien a rendu un inestimable service à tous les peuples arabes y compris le nôtre ; ce n’est pas l’avis du député Issam Chebbi qui jure qu’il ne félicitera pas Al Sissi mais que l’on tient, néanmoins, à rassurer : l’Égypte s’en remettra…
    La disparition récente d’un héros a été l’occasion de vérifier l’étendue du sens patriotique national. L’enterrement du Colonel Nourredine Boujellabia n’a drainé que quelques dizaines de personnes alors que  ce dernier aurait amplement mérité des obsèques officielles  eu égard aux services rendus à son pays. Pour ceux qui ont la mémoire courte ou qui ignorent l’histoire de la Tunisie, le Colonel Boujallabia fut un véritable héros de la bataille de Bizerte en 1961 ; en qualité de Commandant opérationnel de la ville de Bizerte, il s’illustra par son courage et sa vaillance en compagnie de jeunes officiers tels que Ammar Khriji, Abdelhamid Echeikh et tant d’autres ; il aurait pu, cent fois, tomber, comme le commandant Béjaoui, sur le champs d’honneur à Bizerte, mais il s’en tira avec une blessure occasionnée par un éclat d’obus. Ne serait-ce que pour ses faits d’armes, sans parler de sa brillante carrière militaire et civile, le Colonel Boujellabia méritait hommage solennel de la part du ministère de la Défense : la présence du ministre ou du chef d’État major au cimetière Sidi Abdelaziz, l’hymne national et une oraison funèbre auraient représenté le minimum syndical pour un authentique héros. Pas un seul képi, pas un seul gradé n’était visible le jour de son enterrement ; seuls quelques compagnons à la retraite et une poignée de personnalités nationales ont sauvé l’honneur. Il était difficile devant tant d’ingratitude de ne pas ressentir un sentiment de honte et d’amertume. On aurait pu naïvement penser que la menace terroriste et le sang versé à Chaambi et à Kasserine fouetteraient le sentiment national et nous conduiraient à honorer nos héros avec plus de ferveur ; que nenni, il faut visiblement bien plus pour que l’on prenne la peine de se recueillir sur la tombe de ceux qui se sont sacrifiés pour la Tunisie. S’il s’était agi de l’enterrement d’une danseuse de ventre ou d’un vendeur de fricassées, je prends le pari que le cimetière aurait été bondé de monde et que leur disparition aurait fait autant de bruit que celle d’un héros de la bataille de Bizerte. Quand on voit la sollicitude des grands de ce monde pour les héros du débarquement du 6 juin 1944 et la pompe avec laquelle leur héroïsme fut célébré ces jours-ci, on se dit que notre déficit patriotique est bien plus dramatique que celui de notre budget.

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    Le ourbier libyen dont l’OTAN et en particulier la France peuvent s’enorgueillir d’en être les maîtres d’œuvre constitue probablement la plus grande menace sur la sécurité de notre pays ; en dépit de la vigilance de notre armée, il est illusoire de penser que le chaos qui risque de s’installer chez nos voisins n’aura pas de conséquences graves en termes d’infiltrations d’armes et d’individus indésirables. Voilà, au moins, une excellente raison de peser au trébuchet les déclarations officielles de la Tunisie concernant la Libye et d’éviter les coups de gueule inconsidérés. Pour la énième fois, Moncef Marzouki, se sera distingué par une prise de position précipitée en fustigeant un prétendu coup d’État en Libye. Son indéfectible complice, le parti Ennahdah, s’est associé à ce concert de lamentations sur la légalité en péril dans ce pays frère ce qui, au passage, ne laissera pas d’éveiller les soupçons de toute personne pourvue d’un minimum de bon sens. En soulevant le couvercle du chaudron libyen, on s’aperçoit que le Général Haftar n’est pas aussi infréquentable que le soutient notre président provisoire puisqu’il se propose de nettoyer son pays de cette gangrène islamiste qui s’est répandue dans la plupart des régions du Monde arabe. La thérapie musclée appliquée à ce mal en Égypte par le Général Sissi en a stoppé la progression mais gare à tout relâchement : cette semaine, deux valeureux soldats tunisiens ont ajouté leurs noms à la longue liste des martyrs de l’extrémisme montrant ainsi que l’hydre islamiste est loin d’être terrassée. En Libye, les milices islamistes formées d’anciens d’Afghanistan ou de Bosnie ont trouvé une terre promise où l’absence d’institutions solides favorise l’instauration de l’État islamique tant chéri. Quand on sait que des centaines de soldats libyens ont été froidement éliminés par les islamistes, on se dit que le Général Haftar ne doit pas être un si mauvais bougre et ne mérite sûrement pas d’être traité de putschiste. Plus les jours passent, plus le peuple libyen semble lui apporter son soutien, ce qui devrait nous incliner à la plus grande prudence quant à la qualification des faits qui se déroulent dans ce pays. Notre diplomatie à deux têtes, propice à tous les cafouillages et pataquès inimaginables, risque de nous réserver d’autres déconvenues d’autant moins souhaitables que les ardoises syrienne et égyptienne sont loin d’être effacées.

    Ce qui se passe à Nidaa Tounes est propre à toute structure naissante à croissance forte et au futur prometteur ; toutes sortes d’opportunistes et de demi-portions s’y pressent pour y arracher un fauteuil ou, à défaut, un strapontin. Les appétits s’aiguisant et les échéances s’approchant, le goût de la rébellion gagne du terrain et l’impatience de certains déborde de toutes parts au risque de faire chavirer le navire tout entier. Le pari initial de Me Béji Caïed Essebsi  d’unir les contraires, autrement dit, de marier la carpe et le lapin était audacieux même si le chemin parcouru jusqu’ici prouve la justesse de son ambition. Depuis Brutus, Il y a toujours un moment où la tentation du parricide pointe du nez quitte à s’en prendre d’abord au fils. En criminologie, on appelle cela un alibi, en langue châtiée, un prétexte fallacieux. 
    Finalement, le pèlerinage de la « Ghriba » s’est plutôt bien passé. Somme toute, après la grotesque motion de censure contre Karboul et Sfar à l’ANC et surtout les coups de poignard assenés à ce pauvre Maurice Bchiri, l’affaire n’était pas gagnée d’avance. En effet, un mois avant la fête de la « Ghriba », ce commerçant juif de Hara Kebira a échappé de justesse à la mort que lui promettait un islamiste chauffé à blanc par la propagande antisémite qui a fleuri durant le maudit règne de la Troïka. On a eu beau minimiser l’agression et l’attribuer, une fois de plus, à un dément, le mal a été fait et l’information est parvenue aux oreilles de nombreux candidats au pèlerinage jerbien. Quand on flétrissait ceux qui criaient « mort aux Juifs » à l’aéroport de Carthage, nous étions persuadés, qu’un jour, un de ces débiles congénitaux joindrait le geste à la parole…

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    Vendredi, 26 Septembre, 2014

    En dépit de mes penchants démocratiques, j’ai du mal à considérer les succès électoraux de Bachar El Assad et d’Al Sissi comme de mauvaises nouvelles ; en effet, il faudrait être d’une mauvaise foi insigne pour ne pas admettre que sans Bachar la Syrie se serait transformée en une forteresse du terrorisme islamiste. Où seraient les Chrétiens syriens si Qaïda et  Ansar Al Charia n’avaient pas trouvé sur leur chemin un dur à cuire comme Assad ? C’est pourquoi qualifier les élections syriennes de  mascarade est hâtif et ne tient pas compte de la hantise d’une majorité de Syriens de voir le pays livré à des bêtes sanguinaires. Quant au plébiscite d’Al Sissi en Égypte, j’y vois essentiellement un camouflet définitif au projet islamiste dans le Monde arabe. Une fois l’euphorie révolutionnaire tombée, le Printemps arabe est apparu clairement comme une machination diabolique destinée à placer notre région sous la coupe de rétrogrades prêts à nous ramener aux premiers siècles de l’Hégire. En éventant ce funeste projet dans la plus grande nation arabe, le Caudillo égyptien a rendu un inestimable service à tous les peuples arabes y compris le nôtre ; ce n’est pas l’avis du député Issam Chebbi qui jure qu’il ne félicitera pas Al Sissi mais que l’on tient, néanmoins, à rassurer : l’Égypte s’en remettra…
    La disparition récente d’un héros a été l’occasion de vérifier l’étendue du sens patriotique national. L’enterrement du Colonel Nourredine Boujellabia n’a drainé que quelques dizaines de personnes alors que  ce dernier aurait amplement mérité des obsèques officielles  eu égard aux services rendus à son pays. Pour ceux qui ont la mémoire courte ou qui ignorent l’histoire de la Tunisie, le Colonel Boujallabia fut un véritable héros de la bataille de Bizerte en 1961 ; en qualité de Commandant opérationnel de la ville de Bizerte, il s’illustra par son courage et sa vaillance en compagnie de jeunes officiers tels que Ammar Khriji, Abdelhamid Echeikh et tant d’autres ; il aurait pu, cent fois, tomber, comme le commandant Béjaoui, sur le champs d’honneur à Bizerte, mais il s’en tira avec une blessure occasionnée par un éclat d’obus. Ne serait-ce que pour ses faits d’armes, sans parler de sa brillante carrière militaire et civile, le Colonel Boujellabia méritait hommage solennel de la part du ministère de la Défense : la présence du ministre ou du chef d’État major au cimetière Sidi Abdelaziz, l’hymne national et une oraison funèbre auraient représenté le minimum syndical pour un authentique héros. Pas un seul képi, pas un seul gradé n’était visible le jour de son enterrement ; seuls quelques compagnons à la retraite et une poignée de personnalités nationales ont sauvé l’honneur. Il était difficile devant tant d’ingratitude de ne pas ressentir un sentiment de honte et d’amertume. On aurait pu naïvement penser que la menace terroriste et le sang versé à Chaambi et à Kasserine fouetteraient le sentiment national et nous conduiraient à honorer nos héros avec plus de ferveur ; que nenni, il faut visiblement bien plus pour que l’on prenne la peine de se recueillir sur la tombe de ceux qui se sont sacrifiés pour la Tunisie. S’il s’était agi de l’enterrement d’une danseuse de ventre ou d’un vendeur de fricassées, je prends le pari que le cimetière aurait été bondé de monde et que leur disparition aurait fait autant de bruit que celle d’un héros de la bataille de Bizerte. Quand on voit la sollicitude des grands de ce monde pour les héros du débarquement du 6 juin 1944 et la pompe avec laquelle leur héroïsme fut célébré ces jours-ci, on se dit que notre déficit patriotique est bien plus dramatique que celui de notre budget.

  • TRIBUNE - BLOC-NOTES
    Publié le
    Vendredi, 26 Septembre, 2014

    La dernière fois que les islamistes ont présenté leur candidat à la présidentielle, on ne peut pas dire que cela a porté chance à ce dernier ; je pense, bien entendu, au malheureux Morsi et à sa brève carrière présidentielle. Instruits par ce fâcheux précédent, leurs petits cousins tunisiens, de loin plus avisés, ont décidé d’appeler à voter pour un candidat consensuel choisi hors d’Ennahdha. Que l’on considère cette initiative comme un sommet dans l’habilité ou, plus simplement, comme une forme de sagesse, toujours est-il qu’elle a eu pour effet de semer une belle pagaille au sein des forces politiques dites de progrès : le fromage présidentiel a fait voler en éclat leur unité de façade et a enterré toute velléité d’un front commun. L’éphémère UPT qu’on pourrait rebaptiser APT n’a pas tenu longtemps face aux appétits présidentiels des uns et des autres. Attendez-vous, dans les prochaines semaines, à assister à un florilège de « yeux doux » et de courbettes en direction de Montplaisir ; certains, comme Tahar Ben Hassine, vont jusqu’à qualifier Rached Ghanouchi de génie politique, d’autres se répandent en éloges sur le souci d’unité nationale d’Ennahdha. Heureusement, nous serons encore nombreux à ne pas nous pâmer devant l’esprit consensuel du parti islamiste et à considérer que sa complaisance, du temps de la Troïka, face au terrorisme lui ôte toute légitimité pour décider du futur locataire de Carthage. Parmi les pièges prisés par les chasseurs on trouve le miroir aux alouettes; celui qu’agite, aujourd’hui, Ennahdha est surtout un miroir aux pigeons…    
    Quand Béji Caïd Essebsi et Hamed Karoui s’accordent sur un point - à savoir que la nouvelle Instance Vérité et Dignité est nuisible - il n’est pas inutile de s’y arrêter. En substance, nos deux aînés lui reprochent d’avoir vocation à régler des comptes et de souffler sur le brasier de la vengeance. Indépendamment des conditions contestables de la désignation de ses membres, les pouvoirs  reconnus à l’Instance par la  loi sur la justice transitionnelle la hissent au rang d’un Tribunal d’Inquisition dont on peut craindre qu’il ne contribue pas à la concorde et à la réconciliation nationale. Faut-il taire les abus et les crimes du passé ? N’est-il pas nécessaire de lever le voile sur des pages sombres de notre histoire ? La recherche de la vérité est une quête louable quand elle est  confiée à des individus impartiaux et compétents ; elle peut virer au désastre dans le cas contraire. Et puis, de qui se moque-t-on ? Quand on ne sait presque rien sur les assassinats politiques commis en 2013, j’aimerais bien savoir comment l’on compte élucider ceux des années 60. Au surplus, remuer le passé et rouvrir les vieilles cicatrices dans un pays encore endolori par 3 ans de règlements de comptes et haines recuites est un exercice à haut risque. C’est pourquoi, je souhaite du plaisir aux 15 heureux élus auxquels on assigne la lourde tâche de manipuler des substances facilement inflammables et parfois même explosives.      
    Le succès de l’emprunt national est à bien des égards réjouissant : réussir à collecter le double de ce qui était prévu prouve que le bas de laine des Tunisiens et leur sens du devoir national ne sont pas en si mauvais état que ça. Il faut reconnaître que le grand argentier du pays, Hakim Ben Hammouda, s’est démené comme un beau diable pour que le premier emprunt national de la transition dépasse ses objectifs. Cela nous change de l’ectoplasme qui l’a précédé et dont les fumeuses analyses tenaient plus de la discussion de café de commerce que de la pensée keynésienne. À dire vrai, ce n’est pas un cas isolé : la défunte Troïka restera dans les annales comme la plus belle agrégation de bras cassés  et de charlatans en charge  des affaires du pays.
     

  • TRIBUNE - BLOC-NOTES
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    Vendredi, 26 Septembre, 2014

    Mustapha Ben Jaâfar a exprimé sa crainte que Nidaa Tounès favorise le retour à la tyrannie ; fichtre ! Le président de notre auguste Assemblée est parvenu à ce sombre oracle compte tenu de la présence d’anciens responsables du RCD au sein de certaines structures régionales dudit parti. Je pensais, naïvement, que la promulgation d’une nouvelle Constitution nous immuniserait, au moins pour quelques années, contre l’esprit d’exclusion or, je m’aperçois, que du haut de son perchoir, Dr.Ben Jaâfar est un fervent supporter de l’épuration politique.  Prisonnier de reflexes d’opposant blanchi sous le harnais, ce dernier persiste à considérer les Rcdistes comme des suppôts de Satan promis à une damnation éternelle. À l’en croire, leur statut de Tunisien à part entière ne les protège nullement contre la marginalisation politique ad vitam aeternam. Et, quand Nidaa Tounès ouvre ses bras à des Tunisiens n’ayant pas les mains souillées par une goutte de sang ou de l’argent sale, ce parti politique devient pour le bon Docteur Ben Jaâfar un vecteur de la tyrannie ; avec une telle conception des droits politiques de ses compatriotes, le magnanime cornac de l’ANC devrait plutôt postuler au prix Nobel de la Paix qu’à la présidence de la République. Combien aurions-nous aimé voir ce si cher Mustapha se dresser contre la tyrannie obscurantiste rampante que ses alliés islamistes ont tenté, deux années durant, d’imposer au pays. Quand nos universités, nos écoles, nos crèches, nos mosquées et même nos forêts furent la cible de fanatiques déterminés à nous ramener au Moyen-âge, où donc se cachait-il ? Pourquoi ne pas avoir pipé mot quand les droits des femmes et la liberté d’expression de nos artistes étaient menacés par ses compagnons de la Troïka ? Etait-il si occupé que cela à placer les membres de son parti ainsi que ceux de sa propre famille dans de juteux et confortables fauteuils ? Autant de questions sans réponse qui nous poussent à esquisser une moue dubitative quand Dr.Ben Jaâfar joue les experts en matière de tyrannie et rédige des « lettres de cachet »* à l’endroit de Tunisiens qui ne partagent pas ses options idéologiques.        
    Il y a, en Tunisie, un lieu où le combat est encore plus meurtrier que dans l’arène politique : notre réseau routier. Hier à Thala, l’autre jour à Gabès,  l’hécatombe ne fait que commencer. N’étant pas féru de virées automobiles à travers les routes du pays, je me contente, quotidiennement,  d’observer les exploits des usagers de la route reliant Tunis à la Marsa. Dire que c’est la jungle relève de l’euphémisme surtout depuis que les taxis collectifs normalement réservés aux zones rurales écument sur ledit tronçon de route. Souvent conduits par des énergumènes qui semblent fraîchement sortis de pénitenciers, ces taxis sont au dessus du code de la route où plus exactement s’assoient dessus. Roulant systématiquement à tombeau ouvert, ils exposent leurs pauvres clients à une mort certaine sans que cela n’émeuve la police de la circulation ou la garde nationale pourtant présents sur les abords de la GP 9. Faudra-t-il qu’un drame se produise et que la liste des veuves et des orphelins s’allonge pour que ces messieurs en charge de la sécurité routière veuillent mettre le holà aux agissements de ces criminels en puissance ? Sans compter que la singulière impunité dont jouissent les conducteurs de taxis collectifs tient, d’après certaines mauvaises langues, au fait qu’ils appartiennent souvent à des pontes de la Police. Le meilleur moyen de couper court à ce que nous espérons être une rumeur serait de sévir contre ces chauffards qui se prennent pour des Caïds de la route et qui ne sont, en fait, que de la graine d’assassin.
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  • TRIBUNE - BLOC-NOTES
    Publié le
    Vendredi, 26 Septembre, 2014

    Parfois, le hasard fait bien les choses : en dialecte tunisien, le terme « Netan » qui est inclus dans le patronyme de Netanyahu, signifie puant. Au vu de son passé de criminel de guerre patenté et en particulier d’assassin d’enfants palestiniens, le chef du gouvernement israélien mérite, haut la main, cet épithète d’essence olfactive. Comment ne pas puer quand on traîne derrière soi l’odeur de dizaines de charniers ? Comment ne pas exhaler un relent fétide quand, depuis des décennies, on prend un plaisir sadique à plonger ses crocs dans la chair et dans le sang palestiniens? Tant qu’Israël confiera son destin à des souillures du calibre de « Netan yahu », elle ne fera que s’attirer le mépris et la détestation de tous les hommes libres de cette planète. Si la finalité du projet sioniste est de se vautrer dans l’opprobre et le dégoût d’une grande partie de l’humanité, son pari est en passe d’être gagné ; si, de surcroit,  Israël s’imagine qu’elle peut assurer sa sécurité en écrasant sous des bombes femmes et enfants, c’est qu’elle ne connaît rien à l’Histoire. Certes, pour l’heure, cet État-voyou qui se contrefiche de toutes les conventions et résolutions des Nations Unies, peut encore compter sur un dernier carré d’amis toujours prêts à se mobiliser pour couvrir ses crimes et son projet d’extermination du peuple palestinien. Jusqu’il n’y pas si longtemps, la politique française au Proche-Orient, héritière de la tradition gaulliste, se distinguait par un certain équilibre ; Depuis l’avènement de Sarkozy, la balance s’est mise à pencher du côté israélien ; avec l’arrivée au pouvoir d’Hollande, on a basculé dans le soutien béat et inconditionnel. Quand le président Hollande appelle son vieil ami Netanyahu pour l’assurer de l’appui de la France et condamner l’agression de Hamas on se dit que la diplomatie hexagonale a connu des heures plus glorieuses. Il lui aurait suffi de consulter des experts en Droit humanitaire pour savoir qu’une puissance qui assiège, affame et massacre les habitants de Gaza ne mérite pas vraiment qu’on lui exprime la moindre sympathie ou soutien. Quand on se prétend l’héritier de Jaurès et de Blum, on n’apporte pas sa caution morale à un assassin d’enfants comme Netanyahu. Quand on a le privilège de servir la Patrie des Droits de l’Homme, on choisit mieux ses amis et on ne pactise pas avec le premier « Netan » rencontré. Personne ne demande à Hollande de faire sienne les thèses de Garaudy sur Israël mais, à tout le moins, qu’il s’abstienne de soutenir cet État aussi ardemment que le président du CRIF.
    Il n’y a pas foule devant les bureaux d’inscription sur les listes électorales ; à qui la faute ?  Aux Tunisiens qui manquent à leur devoir civique, aux partis politiques rongés par leurs divisions internes, à l’ISIE qui peine à remplir sa mission. Fallait-il offrir à chaque nouvel inscrit un billet pour une tombola dont les prix seraient des tickets pour le concert de Stromae ou des places pour la finale de la Coupe du Monde pour l’inciter à quitter son canapé ? Il est déprimant de constater que plus de trois années d’une transition mouvementée et ruineuse n’aient pas suffi à faire prendre conscience de l’importance des prochains enjeux électoraux. A l’annonce des résultats des élections à venir, gageons que nous aurons droit au même concert de lamentations et de jérémiades que celui qui s’est produit au lendemain du scrutin du 23 Octobre 2011 ; à la différence près, qu’à l’époque, nous n’imaginions pas dans quelle galère allait nous embarquer la Troïka mais que, cette fois-ci, nous n’avons même plus cette excuse… 
     

  • TRIBUNE - BLOC-NOTES
    Publié le
    Vendredi, 26 Septembre, 2014

    Quand nos soldats tombent par dizaines sous les balles de traîtres et de lâches, les concours d’éloquence ne servent à rien et seuls les actes comptent. En bouclant des mosquées et des médias se livrant à la propagande islamiste et répandant la culture de l’intolérance et de l’arriération, le chef du gouvernement a signifié sa détermination à combattre le terrorisme sous toutes ses formes. Il n’est plus, en effet, à démontrer que l’embrigadement des esprits et la manipulation des sentiments religieux font partie du cursus de base du futur terroriste. Compte tenu de son parti pris idéologique et de sa duplicité naturelle, Ennahdha n’a rien fait  durant ses deux années au pouvoir, pour contrer cette dérive sectaire ; bien au contraire, ce parti a contribué, par une complaisance douteuse, à en élargir le sillon. Dresser l’inventaire des actes ou des discours du parti islamiste tendant à imposer aux Tunisiens un modèle de société rétrograde ne serait pas difficile ; établir sa responsabilité dans le développement de la culture du Takfir non plus. Le rappeler, à l’heure où des scrutins cruciaux sont proches, est un exercice salutaire ne serait-ce que pour éviter de tomber – de nouveau- à pieds joints dans le panneau. Quelle que soit sa longévité, le gouvernement actuel a l’obligation de combattre, autant que faire se peut, le fascisme à connotation religieuse que ses prédécesseurs ont alimenté par l’affaiblissement de l’État et de ses institutions. Lors de sa dernière apparition télévisée, Béji Caïd Essebsi, a insisté à maintes reprises sur l’impérieuse nécessité de restaurer l’autorité de l’État, malmenée par des années d’une transition sans fin ; sans un État fort et respecté, qu’on se le dise, le terrorisme ne sera pas vaincu et nous continuerons, à intervalles réguliers, à prendre le deuil.
     
    Saviez-vous qu’il était plus facile d’organiser une manifestation pro-palestinienne à Tel-Aviv qu’à Paris. On doit ce curieux paradoxe aux socialistes qui gouvernent la France et qui ont décidé de faire de la défense des intérêts d’Israël un sacerdoce. Ce ne sont pas des centaines de corps déchiquetés d’enfants palestiniens qui risquent d’attendrir le pouvoir socialiste et l’amener à tolérer le moindre cortège hostile à l’entité sioniste ; peu importe qu’à Londres, et dans d’autres capitales du monde, l’indignation face aux crimes de guerre d’Israël monte tant qu’à Paris le bâillon et la matraque sont de rigueur. Je sais bien que la boucherie à laquelle se livre les Israéliens à Gaza coïncide avec la commémoration des événements du Vel-d’Hiv, grande messe de la mauvaise conscience française à l’égard de sa communauté juive. Rappelons, qu’en juillet 1942, c’est la police française qui a joué les supplétifs des Nazis en raflant près de 15 000 juifs à Paris dont des milliers d’enfants. Seule une poignée d’entre eux échappèrent à la mort en camps de concentration marquant d’une tâche indélébile l’histoire française. Aujourd’hui, les enfants palestiniens qui meurent sous les bombes à Gaza payent pour les enfants juifs que le gouvernement de Vichy a sacrifiés sur l’autel de la collaboration avec les Nazis. C’est le poids de cette honte qui, depuis plus de 70 ans, pèse  sur la conscience collective française qui empêche toute forme de compassion envers les Palestiniens. Comment s’expliquer le silence des intellectuels français face à une agression aussi barbare si ce n’est par cette dictature du remord qui opprime toute velléité de critique d’Israël. La lutte contre l’antisémitisme n’est pas le monopole de François Hollande et nous sommes nombreux à ne pas rater une occasion pour le pourfendre; ceci ne doit pas devenir un prétexte pour taire les infamies commises par un État qui n’a retenu de la Shoah que les pires méthodes utilisées par l’Allemagne nazie.
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